Jérôme Presquil venait de vivre un épisode qu’il aurait pu  écrire lui-même.

Spécialisé dans l’édification du Peuple de Dieu, Jérôme produisait des chroniques peignant ce qui aurait du être l’Église à destination de gens qui le lisaient mais ne l’écoutaient pas.

Ses auditeurs disaient « Amen », achetaient ses bouquins, citaient ses textes dans les assemblées et l’invitaient pour des conférences, mais ne changeaient jamais ou du moins n’en profitaient pas. Leur croissance semblait être arrêtée.
Il n’était pas vraiment critiqué et avait plutôt bonne réputation car il avait su jusque là éviter les écueils en évitant les sujets qui fâchent.

Ainsi si il parlait abondamment de nouvelle naissance, il évitait le parler en langue, les différences entre sensibilités et la démonologie.

Pour l’effusion de l’Esprit, comme tout le monde en parlait, cela ne posait pas de problèmes bien que chaque chapelle vive cela à sa propre manière. Sur le sujet, il y avait toujours à discuter et le petit peuple de Dieu ne s’en privait pas.

Jérôme aimait son Église et tentait de faire passer des messages car il savait comme tout le monde que ce qui se vit dans les assemblées n’est pas toujours réalité biblique mais, comme tous les autres aussi, faisait semblant de croire que c’était après tout normal vu que "nous sommes par nature vendu au péché" et que « Dieu connaît nos cœurs ».

Mais notre auteur n’était pas satisfait et il venait de rencontrer deux hommes qui parlaient et agissaient avec une autorité peu commune chez les hommes d’église toujours prêts à louvoyer et à arranger les choses à leur façon quand il y avait un problème.

Là, il avait l’impression que ce que vivait cette communauté n’était pas le schémas habituel sans pour autant être différent de ce que tous essayent de faire, c’est à dire vivre la foi comme il est écrit. Il était intrigué par ce mystère.

Invité par des pasteurs, il fut reçu par des frères qui semblaient avoir mis au panier le formalisme ecclésial de routine, et il se réjouit de ce que personne ne le complimente sur ses écrits lorsqu’il arriva ce qu’il détestait sans le dire pour ne pas vexer ses complimenteurs.
Ces gens ne recevaient pas "l’auteur" mais "le frère" sans qu’ils n’ait eu besoin de prouver qu’il l’était se qu’il apprécia car, visitant beaucoup de sensibilités chrétiennes différentes, parfois antagonistes, c’était chaque fois un défi de respecter lesdites sensibilités un rien pouvant le trouver anathème.

N’est pas chrétien qui veut chez les religieux et gare à toi si tu sors de mon système !

Non, ici, Presquil était à l’aise et on ne lui demanda même pas de quelle dénomination il était. Il n’osa pas quand même poser cette fatidique question à ses hôtes en se doutant bien que c’était un sujet sensible, et il réfléchissait au message qu’il aurait à apporter à ces gens quand l’Église serait réunie. Qu’allait-il leur dire ? Il ne savait pas qui ils étaient.

Devinant les pensées de son invité, Jo entre la soupe et l’entrée lui fit cette remarque.

- Savez-vous que vous allez prêcher à des convertis, rien qu’à des convertis ?
- Que voulez-vous dire ? Répondit l’auteur un peu méfiant.
- Oh, rien d’exceptionnel chez nous mais ce n’est pas une habitude dans les assemblées classiques. Nous avons décidé de faire une séparation entre ce qui est vraiment l’Église et ceux qui fréquentent les cultes du dimanche matin quelquefois….

Jo n’avait pas le mot pour le dire et il compris combien il serait difficile expliquer leur manière de faire à ce garçon qui débarquait sans rien savoir de leur « expérience » et il s’en tira en questionnant à nouveau….

- Connaissez-vous le livre « Disciple » de Juan Carlos Ortiz ?
- Oui, bien sûr, je l’ai lu et il m’a fait beaucoup de bien.
- Juan Carlos a un jour fermé les portes de son église pendant trois semaines, continua Jo, pour faire comprendre aux membres que l’Église n’était pas dans les murs mais là où les chrétiens habitent.

En fait, ceux qui viennent le dimanche ne sont pas toujours chrétiens bien qu’ils chantent des cantiques et prennent la Sainte Cène, mais ceux qui le sont chez eux sont la richesse de nos communautés qui n’existent d’ailleurs que par eux.
C’est pourquoi nous avons fais le choix de ne garder notre bâtiment que pour des questions d’utilité matérielle mais considérons que l’Église est dans la ville et chez chacun d’entre nous.
Le dimanche, nous ne faisons pas "un culte" mais les portes sont ouvertes pour accueillir le public et nous faisons ce jour là exclusivement de l’évangélisation.

Nous vous avons invité pour parler "à l’Église" dans un but d’édification et seuls nos frères et sœurs seront là.

La grande majorité d’entre eux sont de jeunes convertis et nous vous laissons libre de les rencontrer avant votre enseignement ce qui fait que, les connaissant un peu, il vous sera plus facile d’apporter quelque chose et de combler leurs besoins.

- Vous m’en voyez ravi dit Jérôme heureux de la proposition. J’adhère à votre idée.
- Parfait dit Jo fier de son coup, vous commencez quand vous voulez et je vous présente demain à l’Église que nous réunirons pour l’occasion. Combien de temps restez-vous parmi nous ?
- J’ai encore une semaine de vacances et justement je m’ennuyais un peu, répondit l’autre aux anges. Combien seront-ils ?
- Sans doute une vingtaine.
Demain, dans la journée, certains seront ici pour la permanence car ils se relayent pour assurer une présence mais tous seront convoqués pour le soir et je sais déjà qu’il n’en manquera pas un.
Si vous voulez, venez passer la journée avec nous et vous rencontrerez du monde.Ainsi fut fait.

Dés le lendemain, Jérôme Presquil, invité d’honneur de l’Église de la ville, se trouva intégré à la troupe pour ces quelques jours qu’il n’oublierait jamais.

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La cafetière ne désemplissait pas comme le pot de farine de la veuve de Sarepta, non qu’il y eut un miracle, mais parce qu’en offrir une tasse avant d’entamer une conversation était le meilleur moyen de mettre les visiteurs en confiance .

Le bâtiment de l’Église de la ville n’était plus ce qu’il était du temps de la fédération.

On avait perdu une soi-disant « couverture spirituelle » mais avions gagné en fréquentation et il était terminé le temps des réunions stériles prévues d’avance, minutées, et l’impossible prise de rendez-vous  avec un pasteur surbooké.

Lequel ne connaissait rien de ses interlocuteurs qui lui racontaient parfois n’importe quoi, ce qu’il savait bien, et qu’il renvoyait dans leurs chaumières avec quelques paroles les plus réconfortantes possible et une invitation à participer au prochain culte du dimanche lequel serait sans doute bénéfique.

Maintenant, les hommes et les femmes qui se présentaient à la porte n’étaient plus seulement reçus mais accueillis, et, quelques soient leurs besoins ou questionnements, il y avait toujours une oreille attentive pour les écouter. Même la nuit.

Les accueillants n’étaient plus de vieilles peaux revêches qui s’ennuyaient à la maison ou des jeunes retraités actifs qui s’essayaient à prêcher en douce à défaut de la chaire réservée d’habitude à l’élite bien vue du pasteur Principal, mais n’importe quel disciple pouvait selon son temps disponible être là et servir un nouvel arrivant.

Outre l’accueil des visiteurs, il y avait du mouvement dans les locaux et chacun vaquait à son occupation favorite.
Cours de guitare pour les uns, bricolage pour d’autres, cuisine pour les gourmets car on tenait table d’hôte, et prédication impromptue quand l’un d’eux avait une inspiration.
Tous étaient frères et composaient une famille et on les reconnaissait à leur sourire et leur joie de vivre non feinte car ils étaient heureux.

Il n’y avait pas vraiment de programme établi sauf en des occasions favorables comme par exemple la présence de Jérôme Presquil dont l’annonce de la venue avait été immédiatement relayée. Les frères venaient de toute part pour le rencontrer.

En guise de bureau, ce dernier se vit attribuer les fauteuils de la cuisine ce qui ne choqua personne à part lui mais il eut tôt fait de s’en accommoder. Il aurait dû parler de l’Église mais il vivait l’Église. C’est lui qui reçu un enseignement ce jour-là.

En fait, Jérôme Presquil était très ému parce que dans ses écrits, il s’efforçait de mettre en avant le caractère fraternel de l’Église qu’on trouvait trop rarement dans ces lieux  justement.

Il s’était plusieurs fois demandé s’il n’idéalisait pas un peu trop l’Église néotestamentaire et son pasteur lui avait dit un jour.

-  Tu sais, Jérôme, l’église que tu cherche elle n’existe pas.

Notre ami n’avait pas remarqué alors le petit « é » du mot « église » dans la bouche pastorale qui se désolait elle-même de ne pas vivre la fraternité tous les jours mais avait une vison plus large en pensant que quelques une de ses ouailles étaient chrétiennes à la maison.
Cela ne faisait pas l’affaire de l’auteur qui ne vivait finalement l’Église, celles de Jésus-Christ, que dans ses livres à défaut de paroisse et d’expression visible de l’amour et la fraternité.

Ce n’était pas l’activisme qui manquait dans certaines assemblées et les chrétiens faisaient souvent des choses ensemble mais, allez savoir pourquoi, ils n’étaient pas toujours satisfaits et Jésus ne rajoutait jamais de nouvelles âmes dans leur église.
Il en était venu à penser qu’il sublimait en fait l’Église et aurait arrêté d’écrire sur le sujet si le Saint Esprit ne l’avait pas persuadé de produire Ses textes, de les mettre en ligne sur Internet et d’imprimer des fascicules qu’il distribuait gratuitement.

Par contre, il ne prêchait jamais sur le sujet car les pasteurs qui le recevaient goûtaient assez peu qu’on remette en question leur organisation et qu’on prétende "qu’il n’y avait pas d’amour dans les églises".

Il avait l’habitude des sourires niais et des amabilités contrefaites mais les voyait toujours et cela lui faisait mal au cœur.
Même dans les petites églises, celles nommées « églises de maison », c’était souvent la reproduction des grandes sœurs et parfois en pire car il n’était pas rare d’y trouver un garage aménagé avec des chaises en rang d’oignons et même une estrade et un micro qui ne servaient absolument à rien sinon à se donner de l’importance.

D’ailleurs, c’est dans ces endroits qu’il constatait le plus de fausses doctrines que le gourou en chef s’était inventé et imposait à ses ouailles.

Une fois, il était tombé dans un endroit où l’on prenait la Sainte Cène à genoux alignés les uns derrière les autres autour de la table. Effet bœuf garanti !

Une autre fois, ils priaient dans une pièce sinistre éclairée seulement par un chandelier à trois branches (ou sept Jérôme ne s’en souvenait plus) et, quand ils se sont pris la main en tournant autour de l’accessoire, craignant que ce dernier ne lévite, notre ami prit la fuite en se demandant où il était tombé.

L’ambiance dans l’Église de cette ville était bien différente.

Sans aller jusqu’à l’exubérance, il régnait dans l’endroit comme une paix tranquille et Jérôme Presquil identifia la présence du Saint-Esprit. C’était comme chez lui ou dans divers autres endroits où on ne faisait pas de chichi mais vivions l’évangile.

- Mon Dieu, pria-il intérieurement, mais pourquoi n’est-ce pas comme cela partout ?

Jésus entendit la prière et soupira tristement.

Au repas du midi, ils étaient trente à table et on partagea le pain. Chacun était chez lui et même les non disciples ou visiteurs des églises voisines savaient que Jésus était au milieu d’eux. N’importe lequel d’entre eux aurait pu être un ange mais personne n’y pensait. Ils étaient ensemble et cela leur suffisait.

Nous n’en étions pas encore au dessert que le téléphone sonna et quelqu’un demanda un pasteur. Ni Jo ni Roger n’étaient dans la salle.
L’urgence étant là, le correspondant parfaitement anonyme expliqua que son fils venait d’avoir un accident et que les pompiers venaient de le conduire à l’hôpital. Le pronostic vital était engagé.

Nous allons prier proposa le disciple qui avait raccroché après avoir pris les coordonnés du blessé et de sa famille. Que la gloire de Dieu se manifeste. Maintenant !

Chacun des convives laissa là son assiette et entra en prière chacun comme il le voulait.
Certains restaient assis, d’autre s’étaient levés, quelques uns changèrent de pièce et il y en eu d’autres qui se mirent à genoux le plus discrètement possible.

Les quelques-uns qui n’étaient pas chrétiens, Jésus ainsi que Jérôme regardaient l’Église faire son travail. Dieu l’avait inspirée.
Ce temps de prière dura jusqu’au milieu de l’après midi jusqu’au moment où le St Esprit leva le fardeau et leur fit connaître que la bataille était gagnée. Le jeune homme vivrait.
Deux disciples partirent en direction de l’hôpital et chacun reprit sa tâche. D’autres visiteurs attendaient.

Jérôme Presquil comprit qu’il n’avait pas patienté en vain. L’Église qu’il cherchait existait.

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L’auteur rencontra l’Église réunie le soir même.

Déjà, une complicité s’était établie avec certains des frères et, comme l’avait voulu Jo il savait à peu prés à qui il avait à faire.

L’avantage pour lui était qu’il avait devant lui des disciples et non plus des « chrétiens » et il n’eut pas cette fois pas  à expliquer encore une fois qu’on ne pouvait être l’un sans l’autre ce que son public habituel ne comprenait généralement pas.

Il n’était pas ici ce soir-là pour prêcher mais juste pour faire connaissance de l’Église, cette rencontre était informelle et cela lui plaisait.

Point de chaises attachées les unes aux autres, ce n’était pas très légal question sécurité du bâtiment mais la soirée était « privée », point de liturgie soporifique, point de grandes envolées lyriques de l’un ou de l’autre des présents voulant sans doute montrer une spiritualité supérieure et pas non plus de pasteur en costard pour occuper l’espace.

L’auditoire était assit là où il le trouvait bon et un buffet avait été organisé au fonds de la salle pour le cas où quelques-uns d’entre eux auraient une petite faim.

Ils avaient faim, oui, mais de bien d’autres choses.

Ce qui les intéressait était la Parole de Dieu et, à part ceux qui venaient d’une autre église, les disciples n’imaginaient même pas qu’on puisse en être gavé.

Jérôme se rappelait d’une assemblée sise dans son quartier dont le pasteur faisait salle comble.

La puissance de sa prédication était connue de toutes les églises de la région dont les membres fuguaient le dimanche après-midi pour aller l’écouter à la « réunion d’évangélisation » dont ils ressortaient en disant…

Hou là la ! Qu’est-ce qu’on a été béni !

Ce qui faisait dire à un chrétien qui habitait le quartier d’à coté…

-  Vous allez finir par en péter de vos bénédictions !

Il leur faisait aussi remarquer que personne à part eux ne parlait de ces bénédictions et que les riverains ne savaient même pas que cette église existait.
Si ce n’est par ces chrétiens "enchantés", il n’avait depuis deux ans qu’il habitait là jamais entendu parler de cette église ni de son prédicateur miraculeux.

Bien sûr, le chrétien d’à côté fut traité de mauvaise langue et de rebelle et ce dernier, quand il écoutait les cassettes, se disait qu’il y avait beaucoup de bruit mais peu d’effets sur la ville et se demandait ce que ses coreligionnaires pouvaient bien aller y chercher.

-  En tout cas, pas ce que je trouve ici encouragea Jérôme les frères rassemblés.

Je connais une assemblée dite réveillée à Marseille où les problèmes entre chrétiens se traitent au couteau et, quand il y a intervention de la police, ils font de fausses déclarations. Ce n’est pas une critique mais une constatation.

Marcel, l’ex-diacre, se rappela qu’il n’y avait pas si longtemps que ça, ce n’était guère plus joyeux dans l’endroit où ils se trouvaient mais se garda bien d’en témoigner. Il se réjouit par contre de voir que l’esprit y avait bien changé.

La soirée se passa sous forme de questions/réponses. Les disciples voulaient tout savoir.

Ils ne connaissaient en fait que l ’Église de la ville, pour la plupart du moins, et étaient curieux de savoir qu’ils avaient des frères et leur invité était bien placé pour les décrire tant il voyageait. Jérôme expliqua les différentes espèces de chrétiens.

Pentecôtistes, baptistes, frères étroits ou larges, fédérations, groupements d’églises, bref, il essaya de ne rien oublier jusqu’à ce qu’un Candide pose la question fatidique…

- Mais nous, de quelle famille d’églises faisons-nous partie ?

Jo et Roger n’avaient pas abordé cet aspect avec les jeunes convertis car ils ne le savaient pas eux-même et voulaient laisser Dieu les enseigner avant de dire des bêtises ou de prendre des décisions inopportunes à ce propos. Il fallait laisser le temps au temps.

Dire « nous n’avons pas de famille spirituelles » ne se faisait pas car le chrétien moyen a été formaté pour appartenir à une dénomination.

On avait bien inventé le terme de « Église indépendante » ou de « Église libre » mais ces dernières avaient trouvé le moyen de former leur propre fédération. Elles n’avaient plus de libre que le nom.
Roger avait cloué le bec  d’un imprudent de la Pastorale et Jérôme avait senti le vent venir, mais cette fois-ci, c’était un de ces petits qui voulait savoir et il n’était pas question de lui raconter des histoires. Jo, Jérôme et Roger se regardèrent à la dérobade et jetèrent un regard vers le ciel. Un point d’interrogation était dessiné au plafond.

Le pasteur Roger sut que c’était à lui à prendre la parole.

-  Mes frères, dit-il, il n’y a rien de déterminé.

Au début, les premiers disciples ont été appelés « chrétiens », ce qui veut dire « petit Christ » ou « suivant les enseignements de Christ » ce qui a donné plus tard le mot « Christianisme ».

En fait, si le mot chrétien à l’époque n’était pas une insulte, cela y ressemblait un peu car ces gens étaient méprisés et on l’a gardé nous ne savons pas pourquoi.

Plus tard, l’empereur romain Constantin ayant décidé de faire de son peuple les adeptes de cette nouvelle religion qui avait évolué, pas en bien hélas, certains se sont mis dans la tête de réunir ces chrétiens divisés par de peu saintes doctrines sous une même bannière «catholique » dont le mot a une origine grecque « cath’olou » (lié au tout, conforme au tout) et cath’olon (orienté vers le tout).

Je ne rentrerai pas dans les détails inutiles ici pour répondre à la question du frère, mais je dirais qu’on a commencé à confondre les « Catholiques » avec les Chrétiens  au point que dans le langage courant, quand on te demande de quelle religion tu es, on dit « Catholique » plutôt que « chrétien ».
Cette religion, « Catholique Romaine » pour les intimes, a continué d’évoluer en particulier en rajoutant des enseignements et dogmes assez peu bibliques mais, comme le peuple ne savait pas lire, cela n’avait pas d’importance.
D’autant plus que l’église, Catholique s’entend, s’est accoquinée avec "Le Pouvoir" qui a trouvé là un excellent moyen de soumettre ce peuple et, l’un corrompant l’autre, tout allait bien dans ce mariage entre amis.

Seulement, un jour, Gutenberg inventa l’imprimerie et, comme il était croyant, le premier livre qu’il sortit de presse fut la Bible et le peuple en question apprit à lire.

Il constata que les faits et gestes de la toute puissante Église Catholique en place n’étaient pas en adéquation avec les ordonnances biblique et demanda des comptes aux curés, aux évêques et finalement au Pape lui-même qui n’appréciât que modérément et persécuta les rebelles qui protestaient.

Ces derniers devinrent les Protestants et nous étudierons dans les semaines qui viennent leurs faits et gestes et vous verrez que ce n’est pas triste mais bien intéressant.

Les Protestants refusaient les bondieuseries scélérates de "l’Église catholique Romaine"  et vivaient une foi épurée plutôt évangélique c’est à dire calée sur la parole de Dieu.

Mais bien sûr, beaucoup se sont endormis ou ont repris une vie religieuse et ont mis à la porte ceux qui le leur faisaient remarquer et surtout ceux d’entre eux qui voulaient réformer l’Église . Ainsi est née la première dénomination, « Les réformés » qui voulait revenir aux sources du christianisme.

Du coup, nous avons eu deux dénominations. Les catholiques, les Réformés, et très vite une troisième en l’espèce des Orthodoxes qui ont fait scission avec le Pape pour une histoire de mariage non reconnu et ont trouvé pratique de nommer le leur.

De l’autre coté, chez les Protestants, on a fait pareil et divers mouvements se sont démarqués de l’arbre protestataire d’origine (ils trouvaient sans doute qu’ils ne protestaient pas assez ou mal) et, bon an mal an, nous avons maintenant plusieurs dizaines de ces mouvements au sein du protestantisme qui ont chacun au moins une part de la vérité.

Mais pas toute la vérité car sinon ils seraient restés ensemble, il y en a de toutes sortes, et même si l’un d’entre vous qui m’écoutez découvrez demain quelque chose de mieux concernant le christianisme, vous pouvez très bien créer votre groupe et lui donner un nom.

Catholiques, Protestants, Réformés, Baptistes, Pentecôtistes, témoins de Jéhovah, Mormons et Tartempion si vous choisissez cette appellation.

Comme si ce n’était pas assez triste, les mœurs ont évolué de telle manière qu’il vous faut maintenant faire partie d’un de ces groupes si vous vous voulez être reconnus comme vrai.

On vous pardonnera facilement d’être baptiste mais pas de ne faire partie d’aucun groupe car cela fait parait-il  de vous un rebelle.

Si vous dites « Jésus est ma dénomination », on vous prends pour un fou car nous fonctionnons en 2013 avec des concepts même si on ne les trouve pas dans les évangiles pour l’Église de Christ bien que certains aient commencé depuis belle lurette à explorer ce créneau.

« Quand l’un dit: Moi, je suis de Paul! et un autre: Moi, d’Apollos! n’êtes-vous pas des hommes?
Qu’est-ce donc qu’Apollos, et qu’est-ce que Paul? Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru, selon que le Seigneur l’a donné à chacun.
J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître.
Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux, et chacun recevra sa propre récompense selon son propre travail.
Car nous sommes ouvriers avec Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, l’édifice de Dieu. » 1 Cor 3:4-9

Le pire est que si vous voulez faire partie d’un groupe ou d’un autre sans en adopter les spécificités, n’est pas possible puisque « tout ce qui n’est pas le fruit d’une conviction est un péché. » (Romains 14:23) et malheur à vous si vous discutez la doctrine au sein d’un groupe.

Et en plus, vous serez méprisé d’un groupe à l’autre car c’est bien connu les baptistes sont méprisés par les pentecôtistes parce qu’ils ne parlent pas en langue, les frères larges méprisent les pentecôtistes parce que justement ils parlent en langue, les témoins de Jéhovah par les autres à juste titre parce qu’ils sont témoins de Jéhovah et les catholiques par tout le monde parce qu’ils adorent des statues à la place de Dieu.

Lesquels catholiques, bien qu’ils fassent semblant de vouloir rassembler tout le monde ont la science infuse et croient être la seule église digne de porter ce nom.

Et vous dans tout ça, où allez-vous vous placer ?

Mes frères,, le nom de christ n’est pas écrit sur le fronton de la chapelle que vous fréquentez mais sur votre front et dans votre cœur.

Jo et moi, nous avons réfléchi à cet aspect des choses et n’avons pas trouvé qu’il était juste de nous affilier à un mouvement, quel qu’il soit, car si ce dernier demain décide de changer sa politique spirituelle, c’est la grande mode en ce moment, nous devrions faire une croix sur la croix qui nous a sauvée et accepter des thèses qui peuvent venir du Diable. Qu’est-ce qui est le plus douloureux ?

Porter l’opprobre de n’être pas comme tout le monde affilié à une fédération ou porter l’opprobre de Christ en restant Son serviteur quoi qu’il arrive ?

Bien sûr, Jo et moi sommes fragiles et avons le risque nous aussi de nous tromper mais n’êtes vous pas là les frères pour veiller sur nous et nous reprendre si nous dévions de la doctrine et cherchons à vous entraîner sur des chemins écartés ?

Le Saint Esprit est notre garant et, comme il n’y a pas ici de système pyramidal qui fait que l’un d’entre nous soit meilleur que les autres, nous croyons que tous vont grandir dans la foi et une bonne stature spirituelle.

Nous avons de très bons enseignements venus de nos pères et prédécesseurs et nous nous engageons à inviter des gens de l’extérieur, comme Jérôme ici présent, pour assurer l’équilibre des enseignements que nous vous apporterons car nous ne serons jamais sectaires. C’est la Parole de Dieu qui vous est apportée et surtout pas la nôtre.

Si un jour quelqu’un propose de donner un nom à ce bâtiment et à cette œuvre, mes amis, brûlez-la. Elle doit garder le nom de Dieu.

Un tonnerre d’applaudissements accueilli cette dernière phrase et tous surent que Roger avait répondu à la question qui faisait mal aux pasteurs. Encore une fois, Dieu avait parlé.

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