Si les deux pasteurs de l’Église de la ville avaient cherché à se mettre à dos les ecclésiastiques de la région, ils auraient gagné, mais ils ne considéraient pas ces derniers événements à la Pastorale comme une défaite.

Au contraire, ils avaient le sentiment d’un devoir accompli et Roger en rentrant expliqua à sa femme…

- Tu vois Martine, mon impression est de m’être retiré une épine du pied.

Cela fait plusieurs mois que je prie et lutte concernant cette affaire, et je ne savais pas comment la mener.
Ces gens sont statiques et empêchent le Saint Esprit de se manifester en mettant une barrière quand Dieu veut avancer. C’est un comble ça !

Si nous les avions écoutés, il aurait fallu attendre la mise en place de commissions d’études, l’aval des fédérations et la permission du diable avant d’ouvrir les églises à ceux qui frappent et on n’était pas sorti de l’auberge.
De plus, nos divisions doctrinales nous interdisent de nous unir dans une même action et je suis fatigué de ces Pastorales hypocrites qui veulent faire croire au monde que nous faisons des efforts pour nous entendre.

Alors, nous n’aurons désormais plus ces problèmes, et ceux qui voudront travailler avec nous n’auront plus qu’à décrocher leur enseigne du fronton de leurs salles.
Si ils n’acceptent pas cette condition, ils ne peuvent rien faire de bon pour le Royaume de Dieu.

Jo, de son côté, bien que ne se faisant pas d’illusions sur une éventuelle participation des autres églises à la bénédiction du moment, était un peu déçu que le Seigneur ne soit pas intervenu et s’agenouilla selon son habitude.

- Seigneur, pourquoi nous as-tu abandonnés ?

Il est absolument nécessaire que nous gardions une communion avec nos frères car nous sommes Ton Église et, si nous travaillions tout seuls dans notre coin, il y aura des divisions et cela sera de notre faute.

Je ne peux pas en vouloir à Roger.
Ce qu’il a dit est juste et nous ne pouvons faire aucun compromis et c’est vrai que nous n’avons pas besoin en ce moment de collaborations qui ne font que nous tirer en arrière. Mais je culpabilise. Et si nous nous étions trompés ?

Jésus, attendri, s’adressa à son disciple et lui dit avec le plus de douceur possible.

- Écoute Jo.

Tu as raison, ce n’est pas la volonté du père qu’il y ait des divisions, mais Il doit écarter de votre route les murailles qui vous ont si longtemps empêchés de lui obéir et bloqué son œuvre parmi vous.
Tu te rappelles l’histoire des vignerons dans la vigne ?
Il est écrit que Père viendra, fera périr ces vignerons, et il donnera la vigne à d’autres.

Il faut cesser, Jo, de ne prendre dans la Bible que les versets qui vous arrangent et laisser de côté ceux qui expliquent la volonté de mon Père et de vous laisser séduire par l’ennemi qui sait si bien vous emprisonner dans des doctrines de bisounours pour servir ses desseins.

Il y a aussi la parabole des vierges folles qui me diront quand le moment sera venu…

- Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !

Et le leur répondrai…

- Je vous le dis en vérité, je ne vous connais pas.

Et le serviteur inutile sera jeté dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents. C’est moi, Jésus qui vous l’ai dit et je te le répète.

- Oui Seigneur concéda Jo, je te demande pardon d’avoir douté de ta Parole et qui suis-je pour réécrire les évangiles et faire semblant de ne pas voir ?
Non, tu ne nous a pas abandonnés, mais tu nous montres le chemin que nous devons suivre même si il est parsemé d’embûches, de cailloux et de perversité. Nous allons avancer et continuer malgré tout à proclamer ta gloire.

ichtus-mini

Sans vraiment avoir désiré couper les ponts avec les autres paroisses, L’Église conduite par nos amis se retrouva seule dans la ville .

Les pasteurs refusant de collaborer, ils devenaient des ennemis car Jésus les avait prévenus.

"Ou, comment quelqu’un peut-il entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, sans avoir auparavant lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse."  Matthieu 12:29-30

Ce n’est pas encore aujourd’hui que les chrétiens se rassembleraient sous la même bannière, celle du Christ, et il fallait bien que les deux pasteurs réalisent que, si ils voulaient aller de l’avant, il ne faudrait à l’avenir plus se préoccuper des faux frères et eux  aller là où l’Esprit de Dieu les menait.
Ils rassemblèrent les disciples et Roger leur tint ce discours.

Mes amis, mes frères,

Vous dire que j’ai de la peine de ne pas lors de la pastorale avoir réussi à rallier les pasteurs des différentes structures ecclésiales de la ville serait vous mentir et, bien que j’en sois un peu désappointé, je crois que ce n’est pas si mal que ça.

Attention : Je ne veux pas les critiquer et surtout pas faire croire que nous sommes meilleurs qu’eux, mais je ne peux pas non plus prétendre qu’ils soient justes et il faut bien appeler un chat un chat. Non, ils ne savent pas servir le Peuple de Dieu et sont infidèles.

S’il en était autrement, leurs paroisses seraient pleines à craquer et on en entendrait parler dans toute la région mais leurs fruits sont amers et ils ne peuvent pas s’entendre. Ils ne veulent pas s’entendre.

Il préfèrent les honneurs de leurs dénominations plutôt que l’opprobre du Christ et il est clair que nous ne servons pas le même Dieu.
Auparavant, j’étais l’un d’eux, et Jo ici présent peut témoigner combien j’étais rusé et manipulais les membres pour qu’ils servent notre structure, mais cela n’existe plus maintenant que j’ai réellement donné ma vie au Seigneur et vous constatez le résultat d’autant plus que c’est assez récent.

Ce que vous devez comprendre, c’est que nous ne servons plus "une  boutique "  mais l’Éternel des Armées et la plupart d’entre vous ont peut-être encore un peu de mal à comprendre ce que je veux dire car ils n’ont connu en définitive que cette assemblée.

Rappelez-vous ce que vous enseignait Jérôme Presquil par rapport aux différentes dénominations et religions que se disputent l’exclusivité de l’appartenance à Dieu.

Il faut savoir que personne d’entre nous qui prêchons Son nom n’a la science infuse et, même si nous sommes « évangéliques », c’est à dire très proche de la Parole en théorie et en actions, beaucoup emploient ce mot comme on dit aujourd’hui « chrétien » et tous savent que cela ne veut plus dire grand chose.

C’est pourquoi nous privilégions le terme « Disciple » car, si n’importe qui peut de dire « chrétien », il n’en est pas de même pour le mot « Disciple ».

D’ailleurs, Jésus ne nous a jamais commandé de « faire des chrétiens » ou des adeptes du christianisme, mais il nous a dit "d’aller de part le monde pour faire des disciples et de leur apprendre tout ce qu’Il nous a appris".

Il en est de même pour la vocable « Évangélique ».

Quoi que certains veuillent le laissent entendre, ce n’est pas une nouvelle religion comme le christianisme, le catholicisme, le protestantisme ou les pentecôtistes, mais un état d’être.
Je suis évangélique parce que je suis proche de la Parole de Dieu et que, puisque je crois Dieu, je la met en pratique.
C’est un peu ce que Jésus a voulu dire quand il affirmait…

«Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres.» Jean 13:34-35

En fait, on ne va pas dire de vous que vous êtes un disciple parce que vous fréquentez l’Église ou une quelconque structure religieuse, mais on va remarquer votre état et, si vous vous aimez les uns les autres, c’est bien la preuve que Christ est en vous.

Quand je parle d’aimer, il est question bien sûr d’amour "Agapé" qui est l’amour de Dieu et, si s’est cet  amour qui t’anime, tu ne trouveras plus aucune raison de vilipender ton frère même s’il ne pense pas comme toi.
Il y aura beaucoup d’occasions de disputes et de chutes mais on reconnaîtra un disciple au fait qu’il ne cherche pas systématiquement à avoir raison mais à enseigner dans la paix ce qui peut rapprocher son interlocuteur de Dieu.

Par contre, vous rencontrerez des gens qui connaissent la Bible aussi bien que vous, sinon mieux, mais dont les œuvres vous font plutôt penser aux ténèbres.
C’est le cas des fripouilles qui ne servent pas Dieu mais qui se servent de son nom, et ne croyez jamais celui qui vous prêche quelque chose et fait en cachette exactement le contraire car c’est un menteur et il est écrit « que les menteurs n’hériteront pas du Royaume de Dieu ».
C’est le cas aussi dans beaucoup de structures religieuses et ce n’est pas parce que certaines se présentent comme évangéliques que vous devez les croire. Regardez les fruits et vous verrez l’arbre.
Cela dit, il y a beaucoup de dénominations qui font moins de bruit que nous, les évangéliques, et qui n’en vivent pas moins la réalité biblique. C’est au cas par cas que vous vous ferez une idée.

En ce qui nous concerne, la relation avec les autres assemblées paraît compromise puisque leurs dirigeants n’ont pas souhaités s’associer à nous pour la récolte des âmes, et nous ne souhaitons pas nous associer à eux car ils ne sont pas prêts à les recevoir.
Cela ne veut pas dire que nous sommes fâchés, quoi que, mais il nous est un peu difficile de leur faire confiance et nous ne voudrions pas vous empêcher les fréquenter car nous n’avons pas le droit d’être les artisans d’une division et Dieu sait combien le diable est leste dans cette manœuvre.
Alors, voilà ce que nous allons faire. Jo, tu continues s’il te plaît ?

- Oui, dit Jo en prenant la place de son aîné, nous avons eu une idée.

Il ne serait pas juste de vous retenir ici sans vous donner la possibilité d’aller voir ailleurs comment cela se passe spirituellement et, bien que nous croyons qu’il y a du danger à mettre les pieds n’importe où, il faut que vous discerniez vous-même ce qui est bon et ce qui ne l’est pas.

Si c’est nous qui vous disons ne faites pas ceci ou n’allez pas là-bas, vous ne saurez jamais la vérité et il y a toujours le risque que nous ayons exercé un mauvais discernement.
D’habitude, dans ce domaine, les églises n’aiment pas trop ce qu’elles nomment « le papillonnage » de crainte qu’une de leurs brebis ne trouve l’herbe plus verte chez le voisin et, si quelques unes mal affermies courent en effet le risque de se faire manger par des loups, elles reviennent en général dans la bergerie mais parfois avec de nouvelles doctrines.

Donc, les pasteurs les attachent en leur disant « de ne pas quitter leur assemblée » mais c’est eux qui prennent des risques parce qu’ils les privent d’enseignements complémentaires et ces brebis ne grandissent jamais.

Pour vous, il n’en sera pas ainsi.

Nous croyons que, comme les voyages forment la jeunesse, il est utile que vous fréquentiez d’autres assemblées et communiquez avec vos frères.
Certes, nous sommes de ceux qui croyons qu’il y a dans les systèmes religieux institués plus de "chrétiens de nom" qu’autre chose mais ce n’est pas une raison pour vous empêcher d’y aller, et si vos visites ne vous servent qu’à faire la différence avec ici, nous aurons toujours gagné quelque chose.

Alors, voilà ce que je vous propose.

Un dimanche par mois, chacun d’entre-vous ira visiter une autre église et, comme ici nous assurons le culte de l’Église le samedi, cela ne posera pas de problème.
S’il est d’autres activités « extérieures » auxquelles vous voudriez participer, sentez-vous libres tout en faisant attention de ne pas vous laisser manger.

C’est ce que j’avais à vous dire et nul doute que vous êtes assez grands pour faire la part des choses et nous avons confiance que vous garderez votre identité.

Pour le reste, comme vous le savez, nous aurons dimanche encore des baptêmes pendant la rencontre d’évangélisation, et j’invite ceux qui ont demandé la trempette à me rejoindre chez moi pour que nous en discutions.

Le mois prochain, nous aurons notre premier mariage et nous commençons d’ores et déjà à le préparer. Voyez avec les sœurs qui font la cuisine et les frères qui l’organisent.

Pour la banque alimentaire, il nous faut un camion car celui de Jules est prêt à rendre l’âme et nous devons le remplacer. 1500 Euros maximum.
Pour les enfants, Josette propose de les prendre chez elle pendant le culte. Ils font vraiment trop de bruit.
Les sœurs qui s’en occupent peuvent voir cela entre elles pour se remplacer et établir un roulement de garde.

Pour l’accueil nous allons recevoir un couple de serviteurs la semaine prochaine et il faut les loger. Roger n’a plus de place et j’ai deux gars chez moi.

D’autres annonces ?

Quelques uns des frères levèrent la main et, dans l’ordre, firent part de leurs demandes matérielles ou autres.

Dieu, à travers tous, pourvoyait aux besoins de l’Église.

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