Avant de raconter l’histoire de ce pseudo chrétien qui voulait adorer devant tout le monde alors qu’il n’en avait pas le droit, relatons la mémorable histoire de Joëlle, l’épouse du Pasteur de la principale église évangélique du coin.

Ce dernier croyait que Jo et son équipe lui faisaient concurrence et était très en colère parce que des blancs becs de l’Église de la ville l’avaient humilié sur son propre terrain sans même s’en rendre compte. Lui, il croyait qu’ils l’avaient fait exprès et qu’ils n’étaient venus en « son » église que pour lui piquer des ouailles.

Mais revenons à sa femme qui, elle, n’avait pas perçu l’outrage de la même façon et avait compris ce jour-là que son homme était un imbécile tout pasteur qu’il était.

Joëlle était fille de pasteur, petite fille de pasteur, mère de pasteur, et la fatalité aidant, épouse de pasteur et, si la fédération n’avait pas été aussi rétrograde, elle aurait été pasteur elle-même ne serait-ce que pour respecter la tradition de cette famille de serviteurs de Dieu à tout prix.

Certes, cette manie était venue au bon temps du réveil historique dont on avait oublié la date et il eut été un scandale de ne pas avoir au moins trois pasteurs à chaque génération, et un subtil arrangement ecclésial l’avait fiancée au jeune à l’époque et fervent Bernard Leprêche qui portait bien son nom.

Elle ne l’aimait pas, elle ne l’avait jamais aimé, mais savait fort bien sauver les apparences et paraître l’épouse idéale en portant le ministère de son mari et en supportant sa présence. C’est vraiment difficile d’être femme de pasteur tout le monde vous le dira.

Comme elle n’avait nulle part où aller et que le divorce était impensable dans la fédération ADDF, elle restait là comme une potiche vaillante et participait à la plupart des activités pour donner le change.
Personne n’a jamais su, à part Dieu bien évidemment, que tous les jours l’oiseau rêvait de sortir de la cage.

Elle n’était même pas hypocrite.

Pour elle, c’était le destin comme un musulman dirait « Inch Allah », un hindou parlerait de karma et un pauvre n’aurait pas l’idée de chercher un autre destin. Joëlle était ADDF comme d’autres sont catholiques ou naissent témoins de Jéhovah.

Elle était bien placée pour savoir que toute cette pseudo spiritualité n’était que du flan, que le corps ecclésial vivait de magouilles et de rapines, du moins dans sa fédération, que les âmes périssaient sous le joug implacable de ceux qui manipulaient leurs vies, les marchands d’âmes, mais c’était pour elle plus ou moins normal car elle n’avait jamais connu autre chose.

Quand elle servait, elle s’assurait de le faire le moins mal possible et c’était cela son Paradis, ou plutôt sa bonne conscience, car elle se doutait bien que le Seigneur dont elle entendait parler et dont elle parlait elle-même ne pouvait pas être réduit à une entité que l’on n’utilise que quand nous en avons besoin.

Lors des réunions à l’église, elle chantait ce Paradis avec les autres et vivait un enfer à la maison. Les années passèrent.

Elle entendit pour la première fois parler de l’équipe à Jo un soir où, de retour de la pastorale, son pasteur de mari était fort en colère et raconta une histoire incroyable. Des pasteurs avaient racheté les murs d’un temple de leur fédération après avoir viré les membres et recommençaient tout à zéro. Jamais on n’avait vu cela.

A la limité, nous avions déjà vu des loups ravisseurs voler les ouailles d’un honnête pasteur et les emmener dans une autre paroisse, ou un débutant trop zélé vider la salle en trois dimanche parce qu’il parlait trop d’abandon du péché et de repentance, mais en général, les choses rentraient vite dans l’ordre ; la fédération savait gérer et sanctionner les coupables.
Les inconvenants étaient virés ou, si ils tenaient à leur salaire et à la position sociale que la structure savait leur offrir, ils mettaient pédale douce et on n’entendait plus parler d’eux.

Les rumeurs concernant quelques scandales qui transpiraient étaient vite étouffées et tout allait bien dans le meilleur des mondes sauf que les âmes périssaient mais cela ne préoccupait personne. De toutes façons, "donne-leur ce qu’ils veulent" et ils continueront à payer la dîme.

On ne parlait jamais Salut à la maison, on n’y croyait pas vraiment, et l’attention de Joëlle avait été attirée un dimanche par la réflexion, une boutade assurément, d’un prédicateur de passage qui avait dit en privé à son mari pendant le repas…

- C’est plus facile de gagner de l’argent que de faire des disciples.

Sans vraiment comprendre la portée de cette mystérieuse affirmation, Joëlle en avait tout de même été choquée, et il ne passait plus une journée sans qu’elle y repense. Elle ne le savait pas, mais le Saint Esprit avait commencé à travailler son cœur.

C’est cette affaire de fausse prophétie accusatrice dans l’assemblée dimanche dernier, dénoncée par les disciples de l’Église de la ville en visite, qui avait été le déclencheur de sa rébellion.

Pas qu’une fausse prophétie l’indispose, elle en avait l’habitude, mais c’était l’assurance des deux jeunes qui avaient osé premièrement interpeller le faux prophète de l’église ce qui ne se faisait pas chez eux, mais surtout que les petits gars avaient tenu tête à l’intouchable Pasteur Principal de l’église, son mari, et sans qu’aucune dispute ni menace n’aient été proférées.

Quelque chose s’était cassé en elle et, à la maison, quand son officiellement cher et tendre s’en prit à elle parce qu’il ne savait pas sur qui passer sa colère, comme une femme qui se décide enfin à demander le divorce, Joëlle décida de visiter au plus vite ce fameux pasteur Jo dont tout le mode parlait.

Elle n’avait même pas peur, aucune crainte, elle n’espérait rien, elle n’avait besoin de rien, elle n’avait rien calculé, elle n’avait rien à dire ni rien à demander.

Mais ce jour-là, après la réunion des dames, Joëlle sortit et prit le chemin de l’Église de la ville.

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Jo avait reçu du Saint Esprit de prier cette semaine sans que ce dernier ne lui révèle de quoi il s’agissait. Un doux mais pesant fardeau le tracassait mais Jo obéissait.

- Il semble que quelque chose se prépare, méditait-il seul dans sa chambre, une attaque peut-être.

Quand l’épouse du Pasteur Principal de l’assemblée ADDF de la ville l’appela pour lui demander si il pouvait la recevoir et lui consacrer un peu de temps, Jo compris l’enjeu de la bataille et demanda aux frères de le soutenir par leurs prières. Par discrétion, il ne précisa pas le nom de l’âme qu’il faudrait arracher aux ténèbres mais les démons, eux, savaient de qui il s’agissait.

- Que puis-je pour vous demanda-t-il à la femme un peu intimidée après les banalités d’usage ?
- Je ne sais pas, répondit Joëlle en confiance, j’ai presque envie de me confesser.
- Mais, je ne suis pas un prêtre assura Jo un peu interloqué, avez-vous quelque chose sur votre conscience.
- Pas particulièrement et je sais bien que vous n’êtes pas un prêtre Jo, mais ces derniers temps, il y a eu des éventements dans ma vie qui m’ont emmenée à reconsidérer ma vie spirituelle et je ne peux plus continuer à vivre ainsi. J’ai besoin de votre aide.

Et Joëlle se lâcha.

Elle dit son malaise, ses croyances et sa vie d’église qui ne valaient rien, sa haine pour son mari et les membres de son église, son dégoût pour sa religion malgré son dévouement et le vide incroyable que représentait sa vie.

- J’ai l’impression que ma famille vit sous une malédiction car, tout sincères que nous soyons pour certains, je vois bien que ce que nous pratiquons dans l’Église n’est pas juste, et, malgré la popularité de notre ascendance, je sens bien que nous ne sommes pas aimés.

Cela n’était pas grave jusqu’à ces jours derniers où, après la visite dimanche à la salle de deux de vos membres, j’ai réalisé qu’ils étaient animés d’un esprit qui n’était pas le nôtre. Un peu comme si Dieu existait.

- Ne le croyez-vous pas ? Questionna Jo doucement.
- Je ne sais plus répondit la pécheresse du plus profond d’elle-même.
- Nous allons prier si vous le voulez bien proposa Jo avec un peu d’autorité.

- Seigneur, commença-t-il, je t’amène une brebis repentante.
Elle a beaucoup à dire mais ne sais pas comment le faire car elle ne te connaît pas et, en venant vers nous, c’est toi qu’elle cherche, mais ce qu’elle a appris sur le Père ne lui a pas permis de comprendre tes voies et elle a besoin d’entendre ce que tu as à lui dire.
Je te demande maintenant une onction particulière de ton Esprit pour qu’elle soit touchée par toi et puisse écouter ta Parole.
Selon cette Parole, je prends maintenant autorité sur les œuvres des ténèbres et, au nom de Jésus-Christ de Nazareth, je renverse et détruis cette barrière de religiosité ancestrale qui maintient cette femme prisonnière. Sois libérée femme !

Un violent soubresaut jeta Joëlle en arrière. Le disciple ne l’avait même pas touché de ses mains.

Dans la pièce, une onction puissante et mauvaise se manifesta, vite dissipée car le diable n’avait en ce lieu saint aucune possibilité de retenir sa proie, et Jo profita de son avantage pour dire à la femme que c’était le moment.

- Je crois, Joëlle, que jusqu’à aujourd’hui, vous avez vécu dans l’illusion spirituelle et, malgré votre pratique, vous n’avez jamais su l’éternité. Voulez-vous que je vous informe ?

L’épouse du Pasteur Principal de la plus grande église de la place, se remettant de ce qu’il venait de se passer, put maintenant qu’elle était libérée du mensonge, accepter d’entendre une autre voix.

Celle de Dieu se fit entendre au travers des explications de jo qui lui expliqua le péché, l’amour de Dieu pour Sa créature, les avertissements des prophètes qu’Il avait envoyés, le refus des hommes de se soumettre et, finalement, le don de son fils bien aimé en échange du Salut pour quiconque croit et accepte de se réconcilier avec Lui.

Mais croire, dans toutes les circonstances, c’était l’abandon du péché qui mène à la mort et surtout celui contre le Saint Esprit qui consiste à se servir du nom de Dieu pour asservir les âmes à défaut de leur montrer le chemin qui mène au Paradis. Vous comprenez cela Joëlle ?

- Oui, et je veux m’en repentir maintenant parce que je reconnais que c’est ce que nous avons fait, ce que j’ai fais par mes mensonges et ce que j’ai appris aux fidèles en les entraînant sur une mauvaise voie.
Je te demande pardon Seigneur d’avoir usurpé de ton nom.

Joëlle, soudainement confrontée à l’horreur du péché confessa à Dieu toutes ses fautes, fit preuve de repentance et se mit à haïr le péché.

Une âme venait de faire demi tour et de décider à cet instant de marcher non pas vers la Lumière mais dans la Lumière. Une conversion radicale qui faisait d’elle une Enfant de Dieu.
Jo glissa discrètement la boite de mouchoir prés de la main de sa nouvelle sœur en Christ pour qu’elle puisse sécher ses larmes mais ce n’était plus de honte qu’elle pleurait. Son visage était radieux et un chant s’éleva dans son âme.

Les anges, dans le ciel, dansèrent une fois de plus la sarabande sous le regard amusé de Saint Pierre qui agitait ses clefs.

Le père, le Fils et le Saint Esprit trinquèrent tant ils étaient satisfaits, et Dieu dit à son fils en aparté.

- Tu as eu raison Jésus de faire confiance à ce petit Jo sur la terre.
- Non Père, c’est lui qui m’a fait confiance.

Le Saint Esprit, Lui, prépara sa nuée pour raccompagner Joëlle chez elle car il savait déjà qu’elle y aurait fort à faire. Son mari le pasteur ne le détrompa pas.

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C’est comme on l’imagine avec un grand bonheur que la femme du Pasteur Principal émargeant à la fédération ADDF regagna son logis, son époux et sa sinistre vie mais, contre toute attente, son appréhension fut vite dissipée.

Normalement, rejoindre son mari revêche et cette église à laquelle elle n’appartenait plus aurait du lui faire craindre des représailles car il faillait bien qu’elle avoue son expédition et elle n’était pas certaine que son mari l’encourage dans cette direction.

Elle s’en était ouverte à Jo qui l’avait rassuré bien que lui non plus ne soit pas sûr que les pentecôtistes apprécieraient la nouvelle, et il n’avait pas caché à ce nouveau disciple qu’il y aurait sans doute des représailles.

- Que risquez-vous après tout. Sera-il pire qu’avant maintenant que votre âme est propre ?
- Oui, j’ai compris maintenant ce que veut dire obéir à Dieu plus qu’aux hommes, et j’ai tellement seriné que « si Dieu est avec nous qui sera contre nous » que je vais voir ce que cela donne en pratique.

Joëlle entra dans sa maison.

- Où étais-tu ? demanda le mari qui se doutait de quelque chose.
- A l’Église, répondit la disciple pour gagner du temps.
- J’en viens, tu n’y était pas. Tu me cache quelque chose.

Une querelle allait commencer.

Immédiatement, Joëlle entra en prière et cette fois-ci, elle eut la surprise d’entendre Jésus lui répondre Lui-même dans l’instant avec une douce voix qui lui dit…

- Ne t’inquiète pas, je suis avec toi jusqu’à la fin du monde.
- Il va me massacrer.
- Mais non, je te dis de me faire confiance.

Le pasteur Principal passa à l’attaque directe.

- Où étais-tu ? Répéta-t-il d’un ton qui n’admet pas de mauvaise réponse
- A la recherche de Dieu, et je l’ai ramené à la maison
- Quoi ! Tu te fiches de moi ou quoi tempêta le ministre, j’exige des explications

Joëlle expliqua et raconta à son mari furieux ce qu’il venait de se passer.

Elle dit avoir trouvé la paix, être certaine de son Salut, refuser désormais toute religiosité et mensonges.

- Je sais que dans l’église les gens vont cancaner et que tu vas passer pour un idiot si ta femme va prier dans une autre église mais c’est comme cela, et j’en ai assez de toutes ces bêtises et de cette hypocrisie programmée sur laquelle tu règnes en potentat absolu. Si tu veux te perdre, cela sera sans moi, et il va bien falloir que tu t’y fasses.

Non, je ne chercherai pas à préserver les apparences, non, je ne continuerai pas à assurer un service de fonctionnaire, non, je n’irai pas à l’Église de la ville en douce, et oui je prêcherai l’évangile dans son intégrité même si cela va à l’encontre de ce que tu pratiques et que tu as toujours pratiqué.

Je te laisse le choix de me mettre à la porte comme tu le fais quand un des membres contredit ta ligne politique ou de comprendre que l’Église n’est pas vos assemblées mais le rassemblement des croyants.

D’ailleurs, vous croyez quoi au juste, que le péché abonde et que vous pouvez continuer ?
Que ce sont vos discours qui sauvent, que vous pouvez continuer à vous moquer de Dieu ?

Le pasteur, outré, n’eut même pas le temps de penser que c’était Jo et sa bande qui avaient monté le cou de sa femme. Il fut pris de plein fouet par la prédication de son épouse qui n’avait pourtant jamais prêché.

Il n’était pas d’accord mais il savait qu’elle avait raison et, pour ne pas perdre la face, lui dit avec mauvaise volonté…

- Bon, on verra plus tard car j’ai mon sermon de dimanche à préparer.
Je te demande seulement d’attendre quelques jours avant de parler aux membres de l’église afin que je puisse me retourner et aviser de la suite à donner à ce que j’appelle de la rébellion. Tu ne vas pas t’en tirer comme cela.

Joëlle n’avait pas été massacré et la joie persistait dans son cœur. Elle avait presque envie d’embrasser son mari et ne détestait plus les membres de son église. De l’église du Pasteur Principal s’entend.

Non, ces gens étaient devenus des êtres comme les autres. Des âmes à sauver et non plus des chrétiens infidèles horripilants qui se rassemblaient elle ne savait plus pourquoi. Elle était dans un autre monde et avait Dieu pour Père et Jésus pour Seigneur.

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Il y avait dans une autre église de la ville un chrétien spirituel qui connaissait la Bible par cœur, ou presque, et ne parlait que par versets bibliques interposés ce qui était parfois lassant mais tout le monde le lui pardonnait car, si quelqu’un s’avisait de le reprendre, il disait ou plutôt criait presque…

- Mais qui es-tu donc pour me juger ?
Ne vois-tu pas la poutre qui est dans ton œil avant de voir la paille qui est dans le mien ?

Il ne savait pas que Jésus parlait en araméen courant et que cela ne doit pas lui faire plaisir d’entendre les chrétiens citer des versets bibliques à tout bout de champs et de s’envoyer à la figure des jugements d’autant plus que ceux qui le font n’arrêtent pas de dire qu’il ne faut pas le faire.

Notre agaçant chrétien, appelons-le François pour préserver son identité, était un exemple de cette espèce qui, bien que pratiquant le péché avec volupté, ne pouvait s’empêcher de le sanctionner quand il le repérait chez les autres.

Quand il n’en trouvait pas, il les fabriquait car c’est bien plus facile d’user de calomnie plutôt que de reconnaître ses propres errements, et malheureusement dans son église, ils étaient tous à peu prés comme cela et c’est sans doute parce qu’on le leur avait appris ou qu’on le tolérait pour de mystérieuses raisons.

En fait, reconnaître son péché du moment aurait été une remise en question de toute sa croyance et, comme un bon catholique ne veut pas renoncer à l’adoration des statues quoi qu’il s’en défende, continue à mettre des cierges pour prier à sa place même si il devrait savoir qu’elles ne peuvent rien pour lui.

Quand on abordait cette question du péché dans l’Église, non pas celle qu’il fréquentait mais la grande, la vraie, lui et ses coreligionnaires répétaient en cœur qu’on était « sauvé par la grâce », ce qui semblait les autoriser à continuer à pécher volontairement et à envoyer spirituellement promener avec des versets bibliques ceux qui leur en faisaient la remarque.

Mais un jour, un frère lui posa cette question..

- Quelle est la différence entre un chrétien pécheur et un païen pécheur ?

Là, François ne su que répondre à part la litanie habituelle racontant qu’il était sauvé par grâce et, ce qu’il avait entendu prêcher une fois par un pasteur bien informé…

- Même si je suis dans le péché jusqu’au cou, j’ai la certitude d’être accueilli dans le Paradis.

- Alors, questionna le frère, si les pécheurs sont sauvés par grâce, il en est de même pour les incroyants, les adeptes des autres religions et pas seulement les chrétiens puisque Jésus a été crucifié pour eux ?
- Je suis sauvé par grâce par le sang de la croix.

Ne pouvant rien tirer de plus de ce François chrétien pécheur biblique, le frère laissa tomber le sujet et essaya autre chose.

- Le sacrifice sur la croix est une victoire sur les œuvres du diable n’est-ce pas, alors, puisque nous sommes arrachés à la puissance de la mort , pourquoi un sauvé continue-il à pécher ?
- La chair est faible mais l’Esprit est bien disposé
- D’accord raisonna le disciple, mais que penses-tu du fait que le salaire du péché, c’est la mort ?
- II est réservé aux hommes de mourir une seule fois, assura le chrétien François avec une belle assurance, et nul ne connaît la date et l’heure, mais toi, qui es-tu pour m’enseigner de la sorte, as-tu reçu un rhéma de Dieu pour me parler comme cela ?
- Non, je ne crois pas ou plutôt si, ne suis-je pas le gardien de mon frère ?
- Tu n’es le gardien de personne car tu n’es même pas pasteur, et le Saint Esprit ne m’atteste pas que je doive t’écouter, l’amour couvre toutes les fautes, et puis, tu ne me parles pas avec amour et tu devrais relire 1 Corinthiens 13 qui dit que l’amour excuse tout, il croit tout, espère tout et supporte tout. Tu parles charnellement et as besoin de te remettre en question et de te convertir.

Le disciple, devant tant de mauvaise volonté et l’utilisation des passages bibliques sortis de leur contexte, ne savait plus quoi dire car de toutes façons, le jeune François avait réponse à tout, et ce n’était pas le manque de connaissance biblique qui le tracassait mais le sentiment diffus que ce gars n’avait rien compris au plan du Salut puisqu’il ne détestait pas le péché et le tolérait dans sa vie et dans celle des autres.

De plus, mais cela devait être la conséquence du péché justement, l’autre était orgueilleux, agressif, méprisant, culpabilisateur, assurément coupable lui-même, ce qui était l’exact contraire de la manifestation des fruits de l’Esprit et voulait donc dire qu’il n’avait pas expérimenté une nouvelle naissance tout en croyant dur comme fer que cela était.

Il semble que son pasteur le lui laissa croire ou, ce qui serait bien pire, ne sache pas lui-même de quoi il en retournait et n’emmène par son ignorance tous les membres de leur congrégation avec eux en enfer.

Ce qui fit penser au disciple que, outre l’abus que faisaient ces gens de la Parole de Dieu en la citant n’importe comment et en l’arrangeant au grès de leurs besoins pour excuser leurs fautes, qu’ils chantaient aussi le dimanche des cantiques à la gloire de ce même Dieu et le priaient avec une bouche impure tout autant que leurs cœurs.

« Tu ne prononceras pas le nom du Seigneur ton Dieu en vain ; car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui prononce son nom en vain. » Deutéronome 5:11
« En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. » Matthieu 6:7

Il se rappela, dans une église qu’il fréquentait il y a bien longtemps, avoir été choqué par le comportement de deux mémères assises dans la rangée devant lui et qui parlaient chiffon.

« Gloire à Dieu, Gloire à Dieu, 
au plus haut des cieux. 
Gloire à Dieu, Gloire à Dieu, 
au plus haut des cieux  »

Elles reprenaient le refrain en cœur avec les autres chrétiens de l’église et, pendant les couplets, reprenaient leur discussion qui était bien loin de ce que dans cette assemblée on appelait "adoration".

Notre ami François faisait de même et pas seulement dans la louange.

Il participait avec une grande ferveur aux prières publiques et, quand son tour venait de prendre la parole, il criait presque dans l’assemblée de longues prières où il était question de repentance, de regret du péché, de promesses à Dieu de le servir dans la pureté du cœur comme si c’était nécessaire.

Ce n’était en fait que des mensonges mais, comme tout le monde faisait comme cela, tout le monde était content et ils trouvaient cela normal.
Pour la Sainte Cène, un ancien avertissait le peuple avec ce verset de 1 Cor. 11:28-30 qui raconte que…

« Que chacun s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et qui boit, mange et boit un jugement contre lui-même, ne distinguant pas le corps. C’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous et qu’un assez grand nombre dorment ».

Mais on donnait cette cène à tout le monde de sorte que les membres de cette l’église qui étaient dans le péché la prenaient quand même et y voyait là une autorisation de continuer comme cela puisque personne, et surtout les anciens, ne les reprenait et c’était bien comme cela.

C’était d’ailleurs la seule obscénité que François ne dénonçait pas comme le reste quand il pinçait un « frère » à pécher ou à ne pas être d’accord avec « la doctrine », celle du moins qu’il s’était inventé.

Cela faisait dire au disciple que les œuvres du diable étaient pour les autres seulement, que cette façon de penser n’était pas de Dieu assurément, et qu’il faudrait bien qu’il cesse un jour de causer à ces gens comme à des vrais chrétiens puisque manifestement ils n’avaient rien compris au plan du Salut.

Heureusement, ce disciple était membre de l’Église de la ville et seuls ceux qui véhiculaient l’Esprit de Dieu hors des murs du bâtiment qui les abritait de la pluie savaient dans quel Royaume ils étaient assis pour l’éternité qui pour eux avait déjà commencé.

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