Les guirlandes de bienvenue n'avaient pas non plus été oubliées.

Cela sentait la fête mais cela n'en était pas une. Juste une rencontre informelle des disciples de Jésus-Christ de la région.

Il y avait beaucoup de joie dans le cœur de chaque frère invité parce que, peut-être pour la première fois de leur vie chrétienne, ils n’auraient pas à se poser la question de savoir de quelle dénomination était son vis à vis ou s'il était seulement converti c’est à dire un Enfant de Dieu. La paix régnait déjà dans cette famille.

Tous étaient égaux et, même si encore quelques timides employaient le vouvoiement parce qu'ils étaient habitués comme cela, tout avait été fait pour que les invités se sentent à l'aise. Dans les moindres détails.

Nous pouvons le dire, l'organisation du week-end avait été parfaite.

Les arrivants étaient accueillis au local principal et un système de navettes avait été mis en place entre la gare et le centre ville en faveur de ceux qui n'étaient pas véhiculés.

Là, sur présentation de leur badge, les amis recevaient une chemise contenant le programme, le plan de la ville, un carnet de chants, un double de leur fiche d'inscription indiquant le lieu où il seraient logés, des tickets repas et un exemplaire du livre « L’église dans la ville » édité par la communauté qui les recevait.
Leur badge ferait office de laisser passer leur donnant accès à tous lieux et manifestations concernant la rencontre.

Ceux qui arrivaient à l'avance étaient dirigés vers l'usine où un grand salon avait été aménagé pour recevoir les convives et, à leur disposition, outre du café et quelques friandises, un coin toilette permettait à ceux qui venaient de loin de se rafraîchir avant l'heure de la première rencontre fixée ce samedi 10h à la salle des fêtes.

Là-bas, tout était calme et, discrètement, dans les coulisses une équipe priait.

Elle priait pour ceux qui avaient organisé la rencontre, pour ceux qui allaient prendre la parole, pour ceux qui allaient écouter et pour tous les gens, qui, à l’extérieur, chrétiens ou pas, se demanderaient ce qu'il se passait pendant ce week-end dans la ville.

En fait, plusieurs équipes se relaieraient pendant toute la durée de la rencontre et, telles un Moïse sur la montagne, soutiendraient le Peuple de Dieu qui avancerait vers la destiné que Dieu avait pour lui.

Pour le reste, c’est dans la paix que les disciples de la ville avaient préparé la salle comme d'ailleurs les autres lieux destinés à accueillir la foule des participants.

Ici, à part la décoration et la prise en main de la sono, il n'y avait pas eu grand chose à faire, si ce n'est installer un buffet où les invités pourraient se restaurer à toute heure de la journée, quand ils en ressentiraient le besoin, et organiser une équipe d'accueil et de sécurité pour filtrer les entrées et veiller au confort des visiteurs.

Il était prévu une première rencontre de 10h à 12h ce matin-là, le repas à l'usine, un temps libre pour permettre aux participants de se rencontrer, une autre réunion de 16h à 18h, repas à l'usine pour ceux qui n'étaient pas hébergés dans les maisons, et enfin la dernière réunion du soir à partir de 20h jusqu'au plus tard minuit pour respecter l'arrêté municipal.

Pour la nuit, chacun rejoindrait ses quartiers et les frères se retrouveraient le lendemain pour le culte exceptionnel dans la même salle et il était entendu qu'une autre équipe dirigerait l'évangélisation habituelle du dimanche au local.

Tout le monde passerait le dimanche après midi à l'usine qui abriterait ce que Gérard d'Orville nommait pompeusement la Garden Partie où les gens qui ne se connaissaient pas auraient tout loisir de se rencontrer et de faire connaissance.

Dimanche soir, réunion plénière et, si au culte il avait été demandé à Jérôme Presquil de prêcher, ce sera au tour de Priscille et Aquilla de présenter leurs enseignements dont nous profiterons aussi lundi toute la journée.

Un stand avait été mis en place pour recueillir les isolés ou les perdus et surtout pour encourager les frères de la région à faire part des idées et desiderata car nous attendions autant de ces frères que nous allions leur apporter.

Le peuple de disciples serait libéré lundi vers 17 heures mais les frères ayant reçu une quelconque responsabilité du Seigneur, quel que soit leur ministère, seraient conviés à une ultime agape clôturée par un temps d'encouragement et de prière.
Outre les « responsables » quiconque le désirait était également invité.

poisson chrétien

Ce programme avait été prévu par l'équipe à Jo mais tous savaient bien que c'était le Saint Esprit qui dirigerait les trois jours de rencontre et c'est ce que Jo expliqua à l'assemblée des disciples de la région lors de la première réunion de 10 heure.

– Mes amis, dit-il en préambule, vous souhaiter la bienvenue n'a aucun sens car vous êtes aussi heureux d'être ici que nous de vous recevoir, et nous n'allons pas faire de chichis parce que une chose est sûre, c’est que nous sommes tous frères et sœurs.

Vous avez tous compris le but de cette rencontre qui est de donner une possibilité de se rencontrer aux vrais disciples de Jésus-Christ dont vous êtes sinon vous ne seriez pas ici car nous ne vous aurions pas invités.

Dans cette ville, nous avons pris la douloureuse décision de nous séparer de la fausse religion qui consiste à accepter dans ses rangs ceux qui « viennent à l'église » pour toute autre raison que pour manifester une relation avec Dieu et de rentrer de plein pied dans Son Royaume.

Pouvons-nous adorer si notre cœur n’est pas pur ?
Pouvons nous solliciter notre Dieu dans la prière si nous ne sommes pas fidèle ?
Le témoignage que nous donnons est-il bon où repoussons-nous par nos façons de faire ceux qui voudraient venir à Dieu ?

Être un chrétien, c’est Lui appartenir et nous ne pouvons unir nos voix avec celles de ceux qui font seulement semblant, et sont par conséquent une honte pour l’évangile, et dont la prédication mène à la mort plutôt qu'à la vie.

Un murmure d'approbation parcouru la salle.

- Mon frère, ma sœur, reprit Jo, tu n'es ici que parce qu'un de tes frères ou sœurs a témoigné de toi, et que tu es un disciple de Jésus-Christ à part entière qui a cette capacité extraordinaire de reconnaître spirituellement un Enfant de Dieu.

Qu'importe si il y a entre nous des petites différences de doctrine ou si nous ne comprenons pas toujours la foi les uns des autres voire sommes parfois choqués devant telle ou telle manifestation.

Je pense surtout aux dons de l'Esprit comme le parler en langue, la délivrance ou autres paroles de sagesse et de connaissance ou des histoires de prédestination ou pas.

Nous parlerons sans doute de tout cela pendant ce week-end et je vous invite dés à présent à préparer les questions que vous pourrez déposer à l'endroit prévu sur  la table d'accueil à l'entrée de la salle.

Nous recevrons l'auteur bien connu Jérôme Presquil et nos amis Priscilla et Aquila qui nous donnerons les enseignements prévus au programme.

Ce matin, j'invite les représentants des groupes constitués à venir présenter leur assemblée et, pour ceux qui n'ont pas de rattachement, merci de vous signaler à l'accueil. Un temps de parole sera donné cet après-midi à qui le désire ou qui en a besoin.

Pour la logistique, le repas de midi se fera à l'usine et il y aura des frères pour vous accompagner.
Pour l'hébergement, vous avez tous reçu une affectation et, si vous voulez changer au grès de vos rencontres, voyez directement avec votre hôte afin que tout mouvement se fasse dans l'ordre.

Pour info, les disciples rattachés à notre ville sont porteurs d'un badge vert et vous pouvez les solliciter pour quoi que ce soit. Ils savent tous ce qu'il y a à faire.

Prions maintenant pour ouvrir cette session et remettons ensemble si vous le voulez bien cette rencontre au Seigneur.

Notre Père, nous te remercions pour cette opportunité de pouvoir nous rassembler en famille et je ne te demande pas de bénédiction particulière sur ces trois jours qui nous permettent de nous découvrir les uns les autres.
Tu nous as déjà béni et tu es au milieu de nous. Cela nous suffit de le savoir et que pourrions-nous espérer de plus ?
Merci d'avoir donné à chacun de nous un cœur pour te servir et ce désir profond de collaborer à l'édification de ton Église. Que ton nom soit loué !

Les disciples réunis dans la salle des fêtes de la ville répondirent tous « Amen » à cette simple prière.

J'invite maintenant les groupes à se présenter, nous allons commencer par une Assemblée de frères et c'est Paul qui va nous présenter ses amis.

Spontanément le « public », mis en confiance par cette introduction aussi simple que précise, applaudit le vieux monsieur qui rejoignait le pasteur Jo sur la scène qui faisait office d'estrade. Paul, peu habitué à ces marques de sympathie et intimidé par le nombre, faillit trébucher mais très vite reprit son équilibre et son sang froid.

- Mes amis, commença-il, mais je devrais dire mes frères, je vous demande pardon d'être un peu timide mais je n'ai pas l'habitude de parler devant tant de gens et non plus de rencontrer des gens qui ne sont pas rattachés à notre mouvement et je vais vous dire pourquoi.

Il faut dire qu'on nous appelle à tort « les Darbystes » et, si il est vrai que nous soyons particulièrement attachés à certaines traductions de la Bible, nous sommes toujours circonspects, pour ne pas dire méfiants, quant aux interprétations qui sont faites des écrits qui donnent souvent lieu à des abus que nous ne tolérons pas.

Par exemple, nous avons en général des jugements contre « les pentecôtistes » et leur « parler en langue » qui à notre sens vient du diable mais la rencontre dernièrement avec certains d'entre vous a fait évoluer notre pensée car, même s'ils professent les dons de l'Esprit que nous évitons comme la peste, nous avons été très favorablement impressionnés par leur comportement et la modération de leur propos.

Nous voyions les pentecôtistes comme une race à part, des étrangers prêchant une doctrine dont il faut se garder, mais dans la réalité, après les avoir reçus à notre table et les avoir visités dans leurs maisons, nous n'avons pu que reconnaître que nous étions dans l'erreur à leur sujet.

Oh ! Pas que nous ayons nous aussi adopté leurs thèses, que Dieu nous en garde, mais l'idée que nous nous faisions de « ces gens-là » était fausse, du moins en ce qui concerne ceux que nous avons rencontrés et qui confessent eux-mêmes que les abus que nous craignons existent réellement en certains lieux et c’est leur humilité à le reconnaître qui nous a convaincus que nous devions les écouter.

Sans reconsidérer nos propres enseignements, nous sommes maintenant ouverts aux leurs à condition toutefois qu'ils reflètent l'équilibre et la réalité que nous cherchons tous dans la Parole de Dieu.

Après la première visite de deux des disciples habitant dans cette ville et rattachés au groupe qui nous accueille aujourd’hui, nous avons beaucoup discuté et prié entre nous à ce sujet, et nous avons reçu la paisible certitude que nous devions accepter l'invitation à vous rejoindre pour cette rencontre même s'il est parmi vous des frères qui ne confessent pas tout à fait notre doctrine.
Jo à raison quand il dit que nous devons examiner toutes choses en mettant de côté nos propres certitudes qui nous enferment quelquefois dans une solitude spirituelle, et j'avoue que c’est un peu ce qui nous arrive car depuis longtemps, nous ne sommes que quelques familles dans notre coin et nous savons qu'il nous manque quelque chose.

C’est ce que nous sommes venus chercher ici car, outre la communion fraternelle quand elle est possible, nous avons le devoir d'examiner notre foi et de rectifier nos assurances quand il semble qu'elles peuvent être un peu erronées.

Merci à tous de nous accueillir avec nos faiblesses et notre désir sincère de tous vous rencontrer .

Cette dernière phrase toucha l'assemblée car tous étaient venus avec le même espoir, et une nouvelle salve d'applaudissement raccompagna le frère à son siège.
Paul n'en demandait pas autant et les frères de sa maison l’aimèrent à cet instant encore plus que d'habitude. Le sévère Paul avait une fois de plus 
ouvert  son cœur.

Le Pasteur Roger monta sur l'estrade et remercia cet ami qui avait si bien parlé.

- Avant de laisser la place aux autres frères pour les présentations, je voudrais confirmer ce que nous a dit Paul et moi aussi demander pardon aux « frères larges » et « frères étroits » que nous, Pentecôtistes, considérons parfois avec un peu de mépris mais rassurez-vous, maintenant que j'ai rencontré Christ, ces vilaines choses ont changé pour moi.

Je suis un pentecôtiste pur jus, on pourrait dire de naissance, et les enseignements que j'ai reçus au départ m'ont appris à mépriser toute initiative qui n’est pas « charismatique » c'est à dire que si nous n'expérimentons pas ces charismes, nous n'avons pas reçu l'Esprit Saint et ce n’est qu’après ma réelle conversion que j'ai mesuré l'absurdité qu'on a fait gober à des générations de chrétiens.

C’est grave car l'idée générale bien ancrée dans certains systèmes est que si tu ne parles pas en langue tu n’es pas sauvé et, pour faire comme les autres, beaucoup d'entre nous pratiquent la glossolalie et les fausses prophéties ce qui est un scandale et un grave péché car qui peut faussement faire parler Dieu à sa place ?

En tout cas, cette histoire est une source de division entre les frères car jamais un Darbystes ne fréquente un Pentecôtiste et vice versa et je ne crois vraiment pas que ce soit la volonté de notre Seigneur pour son Église.

Je pense que les orateurs reviendront là dessus tout au long du week-end, et je laisse la parole maintenant à un autre Roger et à Louis qui sont des disciples issus du ministère de Jo dans les premières églises qu'il a eu en charge.

Louis et Roger montèrent à leur tour sur l'estrade et racontèrent comment, suite au passage de Jo dans leur assemblée, ils s'étaient convertis et avait continué l’œuvre d'évangélisation débutée par leur pasteur avant son départ contraint et forcé par les circonstances.


- Nous ne comprenions pas à l'époque le véritable enjeu de ce qui se passait, et voir nous quitter le seul homme de Dieu qui nous avait aimés nous avait beaucoup peinés et laissés orphelins.
Mais pourquoi ne nous avait-il pas emmenés avec lui nous demandions-nous tous les jours.

Au départ, chacun de notre coté avons ressenti cela comme une trahison quoi que nous comprenions qu'il n'avait pas le droit de nous arracher à l'assemblée qui nous avait vu naître, et nous nous trouvions bien dépourvus car nous n'avions plus de guide spirituel pour s'occuper de nous.
Par contre, il nous avait présenté Jésus comme étant vivant et recommandé de regarder à Lui, rien qu'à lui, et, que si nous étions fidèles, c’est Lui qui nous prendrait en charge.
Il s'est passé la même chose que dans la Bible quand Jésus a laissé ses disciples se débrouiller après son départ. Ils se sont organisés et, malgré leurs faiblesses et leur déceptions, ils ont vécu leur foi et le Saint Esprit a fait le reste.

Il fallait avant tout que nous comprenions notre désillusion et que nous ne devions pas porter notre regard vers les hommes à qui nous ne pouvons en aucun cas faire confiance, mais vers le Maître qui était avec nous tous les jours même dans la souffrance.

« Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. » Jean 14:1

Cette Parole nous a accompagnés dans l'épreuve et nous avons tenu bon jusqu'à ce que nous nous rencontrions et avons rejoint à notre tour des groupes de chrétiens déçus par les assemblées apostates où il ne se passait rien à part le malheur et la tristesse.
Nous avons grandi dans la foi et, plutôt que comme beaucoup prêchent en disant « Viens à l'église tu entendras l'évangile et résoudras tes problèmes », nous avons nous-même annoncé l'évangile en faisant bien attention de ne pas nous servir de la religion comme d'une béquille mais comme le moyen du Salut.

Le problème que nous rencontrons est la culpabilité qu'ont la plupart d'entre nous d'avoir « quitté les assemblées » et l'impossible communion avec la quasi majorité d'entre elles.
Nous sommes des parias et, quand Jo nous a contactés pour nous dire que ce n'était pas ça l’Église, nous avons compris qu'il avait renversé une muraille mais qu'il avait mis du temps lui-même à le comprendre et à accepter cette idée.

Outre le fait de l'avoir retrouvé après toutes ces années, nous avons avec joie et beaucoup d'impatience accepté l'invitation et avons à notre tour encouragé nos frères et sœurs à venir vous rejoindre.
Par la même occasion, nous avons constaté que nous ne sommes en fait pas si isolés que cela si nous en jugeons par le nombre de présents ici aujourd'hui alors que nous ne pensions rencontrer qu'une centaine de personnes. Nous y compris.
Dans nos rencontres, je vous remercie d'avance pour votre indulgence car la plupart de frères qui m'accompagnent ne sont pas très savants et nous n'avons parmi nous aucun professionnel c’est-à-dire de pasteur patenté.

Merci de nous avoir écouté.

Le disciple suivant à monter sur l'estrade était le pasteur d'une église d'une ville voisine qui était venu par curiosité écouter les prêches d’évangélisation du dimanche, car il avait entendu dire qu'on avait à faire à des loups ravisseurs mais, sa conscience ne le laissant pas en paix, il avait besoin de savoir ce qu’il en était.
Il était du genre à prêcher lui-même la vérité mais était souvent dépassé dans son ministère pastoral par le peu d'entrain que mettaient ses membres à fréquenter les réunions de prière et la gestion des problèmes que lui causaient ses ouailles qui n’étaient jamais satisfaites.

Il avait déjà rencontré Roger et Jo à la Pastorale mais, la consigne ayant été donnée de boycotter les deux pasteurs et le mouvement dont ils étaient les initiateurs, il se devait de respecter la kabbale au risque de se voir mettre au ban lui aussi. En fait, c’est même lui qui l'avait suggérée.

- C’est d'ailleurs pour cela que je n'étais pas tranquille avoua-t-il à l’assemblée réunie.
Jusqu’à ce que les événements se produisent, j'appréciais le pasteur Roger et son second Jo, mais quand il y a eu ces histoires avec la fédération, je n'ai pu faire autrement que de discréditer mes collègues car ma propre fédération ne m’aurait pas pardonné de leur donner raison. D'autant plus qu'ils avaient vidé une église.

Un sourire égrillard parcouru les rangs de la salle mais les auditeurs reprirent leur sérieux en entendant le pasteur baptiste poursuivre.

- Je suis donc venu discrètement à deux ou trois reprises en me cachant au fond de la salle en tremblant de n'être reconnu mais c'était plus fort que moi. Il fallait que je le fasse.
Le Saint Esprit m'a saisi à un moment où un jeune qui prêchait racontait l'histoire de Pierre qui ne voulait pas dire qu'il connaissait le Christ et, comme Jésus l'avait dit, le coq avait chanté trois fois.

C’est là que j'ai compris que j'étais un misérable et que je me cachais parce que je ne voulais pas déplaire à ma fédération et aux pasteurs du coin qui n’auraient pas manqué de me dénoncer, et par contre coup, j'ai réalisé mon l'hypocrisie envers les membres de mon église à qui je laissais faire de la religion et tricher en même temps.

Une profonde conviction de péché m'a envahi et je me suis enfui.
J'ai pris une semaine de congé et laissé mon téléphone portable à la maison. Je voulais me rendre injoignable.
Mais là où je suis allé, le Saint Esprit m'avait précédé et je n'ai compris que c'était Lui qu'à travers des pleurs et des larmes. Il a fallu que je demande pardon et je ne savais plus quoi faire.
J'ai finalement visité le pasteur Roger qui m'a accordé son pardon au nom de Jo et de lui-même, et nous avons parlé du futur de mon assemblée qui ne pourrait plus être la même. Il fallait aviser.

Comme cette rencontre était imminente, nous n'avions plus le temps de réfléchir. Le frère m'a dit qu'ils allaient prier pour savoir comment ils allaient m'aider. Je lui ai assuré que je voulais les rejoindre.

- En êtes-vous sûr ? m'a demandé Roger
- Oui, je serai désormais un disciple quoi qu'il m'en coûte. Je l'ai assez prêché non ?
- Hé bien, on va voir cela a conclu Roger avant de me renvoyer.

Hier matin, j'ai reçu par la poste une invitation et un badge avec un petit mot qui disait...

"Puis il dit à tous:

 Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive.
Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera.
Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s'il se détruisait ou se perdait lui-même ?
Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges.

Je vous le dis en vérité, quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront point qu'ils n'aient vu le royaume de Dieu. "
Luc 9:23-27

Je sais que mon seigneur m'a pardonné mes errements passés et une nouvelle vie a commencée pour moi.
Je prie qu'elle soit à Sa gloire et je vous remercie de m'avoir accepté parmi vous.

Cela ne fut pas une salve mais un tonnerre d'applaudissements qui fit trembler les murs de la salle des fêtes.

Les disciples réunis avaient compris que cet homme n'était pas une simple âme sauvée mais un puissant instrument que Dieu utiliserait désormais à son service et ils considéraient comme un miracle le fait d’échapper aux griffes des systèmes religieux surtout quand notre avenir professionnel ecclésial en devenait incertain.
Quelques-uns du public s'examinèrent vite eux-même pour discerner si par mégarde il ne restait pas en eux encore un peu de religion.



Il était midi passé et il fallait aller déjeuner.


Les trois cent quatre vingt sept invités quittèrent la salle et se dirigèrent vers l'usine encadrées par une équipe de disciples de la ville. 
 

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