Les deux pasteurs se trouvaient maintenant devant un problème.
Pour Robert, il devenait clair que ce qu’il avait appris à ses ouailles n’avait servi à rien et qu’il n’en était pas une à regarder vers Christ sauf quand elle en avait bien besoin.
Le lendemain, dimanche, tous allèrent au culte comme si rien ne s’était passé.
Les troubles occasionnés par l’affaire Anita qui avaient occupé les membres de la congrégation pendant une bonne semaine avaient disparu comme par enchantement. Cette dernière n’était d’ailleurs pas dans la salle et on ne la revit plus.
Lire la suite de Chapitre 6 pendant lequel cela commence à bouger
Le pasteur Jo ne se sentait pas très bien dans sa nouvelle peau.
De la même manière qu'un ouvrier d'usine souffre sans le savoir des gestes répétitifs devant une machine sans vie, toujours la même, Jo se sentait mal à l'aise dans un univers étriqué où il ne se passait rien.
Lire la suite de Chapitre 5 où il est question de la souffrance
Jo prit le parti de laisser faire et surtout voir venir.
On lui avait appris, et il l'apprenait à son tour à ses ouailles, à être soumis à ses supérieurs en toutes choses. Même à leurs idées.
Il aurait bien encore voulu faire un peu de révolution, mais ses nouveaux amis lui avaient assuré qu'il ne gagnerait pas grand chose en sortant du rang. "On ne change pas une institution" déclaraient-ils sagement.
Jo n'entendit, ou plutôt n'écouta pas la suite.
Un malaise l'envahissait et il était incapable de se de dire d'où cela provenait.
Ces frères, très gentils au demeurant bien qu'un peu distants l'ennuyaient, et cette rencontre ne lui apportait pas cette intimité qu'il pensait être en droit de partager avec des collègues dans le service du Seigneur. Bah ! pensa-t-il, peut-être ne suis-je pas encore habitué à leurs coutumes. Il faut du temps pour se faire accepter.
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